Mon chien mange ses crottes : pourquoi ?

Publié le 29/12/25 à 13:22:41
Mon chien mange ses crottes : pourquoi ?

Mon chien mange ses crottes : pourquoi ?

Voir son chien manger ses crottes (ou celles d’un autre animal) est souvent très dégoûtant… et franchement inquiétant. Pourtant, ce comportement est plus fréquent qu’on ne le pense. Il porte un nom : la coprophagie (un mot qui signifie simplement “manger des excréments”).

La bonne nouvelle, c’est que dans beaucoup de cas, ce n’est pas un signe de “méchanceté” ni de domination. C’est généralement lié à l’âge, à l’environnement, à des habitudes apprises ou à un besoin non comblé.

L’objectif de cet article est de vous aider à comprendre les causes possibles, à mettre en place un plan d’action concret, et à savoir quand demander l’avis d’un vétérinaire, sans paniquer ni punir votre chien.

Causes fréquentes : pourquoi un chien mange ses crottes ?

1) Chez le chiot : curiosité et apprentissage

Chez le chiot, manger des crottes peut venir d’une phase d’exploration. Il découvre le monde avec sa bouche. Il peut aussi imiter d’autres chiens, ou reproduire un comportement observé chez la mère (certaines chiennes nettoient les selles des chiots pour garder le nid propre).

2) Une habitude renforcée par l’environnement

Si les selles restent accessibles (jardin, cour, balcon, parc), le chien peut “tester” une fois… puis recommencer. Parfois, il y a aussi un facteur simple : il s’ennuie, il est seul dehors, et les crottes deviennent une “occupation”.

3) La peur de se faire gronder

Certains chiens mangent leurs crottes après avoir été punis pour avoir fait à l’intérieur, ou après des réprimandes liées à la propreté. Le chien peut alors chercher à “faire disparaître la preuve”. Ce n’est pas de la vengeance : c’est une stratégie d’évitement.

4) Une alimentation inadaptée ou une faim mal gérée

Sans poser de diagnostic, on peut dire qu’un chien peut être tenté par les selles si son alimentation ne lui convient pas (quantité, qualité, rythme des repas) ou s’il a souvent très faim. Les selles d’autres animaux (chat, herbivores) peuvent aussi sembler appétissantes pour certains chiens.

5) Le stress, l’ennui ou un manque d’activités

Un chien qui manque de sorties, d’occupation mentale ou de contacts peut développer des comportements gênants : léchage, destruction… et parfois coprophagie. Le stress (changements, solitude, tensions à la maison) peut aussi jouer un rôle.

6) Un comportement appris (imitation)

Dans un foyer avec plusieurs animaux, un chien peut imiter un autre. À l’extérieur, il peut aussi apprendre en observant. Une fois installé, le comportement peut devenir automatique.

7) Une cause de santé possible (à vérifier)

Parfois, manger des crottes peut être associé à un problème de santé ou de digestion. Cela ne veut pas dire que c’est le cas pour votre chien, mais c’est une raison importante de rester attentif, surtout si le comportement apparaît soudainement ou s’accompagne d’autres signes.

Que faire concrètement : plan d’action simple et efficace

Le but est double : empêcher le comportement de se produire (car plus il se répète, plus il s’ancre) et répondre à la cause (ennui, stress, habitudes, gestion des sorties).

Étape 1 : gérer l’accès aux crottes (la base)

  • Ramassez immédiatement dans le jardin ou la cour. Moins il y a d’occasions, mieux c’est.
  • En promenade, gardez un œil sur les zones “à risque” (hautes herbes, recoins, bords de chemins).
  • Utilisez la laisse quelques jours/semaines si nécessaire, le temps de casser l’habitude.
  • Gérez la litière du chat : mettez-la hors d’accès (pièce fermée, barrière bébé, meuble-litière, hauteur).

Étape 2 : apprendre un “laisse” ou “tu laisses” utile au quotidien

Un apprentissage simple peut faire une grande différence. L’idée : votre chien apprend qu’ignorer quelque chose au sol lui rapporte mieux.

  1. À la maison, présentez une friandise dans votre main fermée.
  2. Dès qu’il arrête de renifler/insister, dites “tu laisses” et récompensez avec une autre friandise (de l’autre main).
  3. Répétez, puis passez à une friandise au sol, sous votre pied, toujours en récompensant quand il renonce.
  4. Ensuite seulement, entraînez dehors sur des choses peu tentantes, avant d’espérer réussir face à des crottes.

Faites des séances courtes (2 à 5 minutes), plusieurs fois par semaine.

Étape 3 : récompenser le bon choix en promenade

Sur le terrain, soyez stratégique :

  • Si votre chien repère une crotte et vous regarde ou s’éloigne : récompensez tout de suite.
  • Si vous voyez qu’il va se jeter dessus : éloignez-le calmement (laisse courte, demi-tour) et proposez une alternative (jeu, friandise, “cherche” au sol avec quelques croquettes).
  • Restez cohérent : la règle est la même partout, tout le temps.

Étape 4 : enrichir son quotidien (anti-ennui)

Un chien occupé et stimulé a moins besoin de “s’inventer” des activités.

  • Plus de flair : cachez quelques croquettes dans l’herbe, faites des mini-pistes, laissez-le renifler en balade.
  • Jeux calmes : jouets à remplir, tapis de fouille, recherche d’objets.
  • Balades de qualité : plutôt que seulement marcher vite, prévoyez des moments où il peut explorer (en sécurité).
  • Routines rassurantes si votre chien est stressé : horaires stables, coin calme, pauses.

Étape 5 : revoir les habitudes de propreté (sans punir)

Si votre chien mange ses crottes surtout après avoir fait à l’intérieur, la priorité est de retirer la peur et de renforcer les bons comportements.

  • Ne grondez pas s’il y a un “accident”. Nettoyez et passez à autre chose.
  • Sortez plus souvent temporairement (au réveil, après repas, après jeu, avant la nuit).
  • Récompensez dehors quand il fait au bon endroit (voix joyeuse, friandise).

Étape 6 : observer et noter (très utile)

Un petit suivi aide à comprendre le déclencheur :

  • À quel moment ça arrive ? (matin, soir, absence, jardin…)
  • Il mange ses propres crottes ou celles d’autres animaux ?
  • Depuis quand ? Est-ce soudain ?
  • Y a-t-il eu un changement récent ? (déménagement, nouveau chien, nouvelle nourriture, rythme différent)

Ces informations seront précieuses si vous demandez de l’aide à un vétérinaire ou à un éducateur canin.

Erreurs à éviter

  • Punir ou crier : cela augmente le stress et peut renforcer le comportement (manger vite pour éviter la réprimande).
  • Mettre le nez dedans : c’est inutile, anxiogène, et abîme la relation de confiance.
  • Courir après le chien : cela peut transformer la scène en jeu (“attrape-moi si tu peux”) et rendre la prochaine fois plus difficile.
  • Laisser l’accès libre au jardin “en espérant que ça passe” : la répétition installe l’habitude.
  • Tester des astuces risquées (produits irritants, aliments dangereux, substances au goût fort) : cela peut être nocif. Mieux vaut miser sur gestion, éducation et suivi.

Quand consulter un vétérinaire

La coprophagie est souvent comportementale, mais il est important de demander un avis professionnel dans certains cas, sans attendre.

  • Si le comportement apparaît brutalement chez un chien adulte qui ne le faisait pas avant.
  • Si vous observez d’autres signes : diarrhée, vomissements, perte de poids, appétit inhabituel, fatigue, douleurs, flatulences importantes.
  • Si votre chien mange aussi des objets (terre, pierres, plastique) ou semble “obsédé” par l’ingestion.
  • Si votre chien est très jeune, fragile, ou si vous craignez des parasites ou une contamination (crottes d’animaux inconnus).
  • Si malgré vos efforts (gestion + apprentissage + enrichissement) le comportement persiste plusieurs semaines.

Le vétérinaire pourra vérifier qu’il n’y a pas de problème sous-jacent, et vous guider sur les bonnes pratiques adaptées à votre chien.

Conclusion : les points clés à retenir

  • Votre chien ne fait pas ça “pour vous embêter” : c’est souvent une habitude, de l’ennui, du stress ou une gestion de propreté mal vécue.
  • Coupez l’accès aux crottes (ramassage, laisse, litière hors de portée) pour éviter la répétition.
  • Apprenez “tu laisses” et récompensez les bons choix, surtout en promenade.
  • Enrichissez son quotidien (flair, jeux, balades de qualité) pour réduire l’ennui.
  • Consultez un vétérinaire si c’est soudain, intense ou accompagné d’autres symptômes.