Pourquoi mon chien mange de l’herbe ?

Publié le 29/12/25 à 13:22:41
Pourquoi mon chien mange de l’herbe ?

Pourquoi mon chien mange de l’herbe ?

Voir son chien brouter de l’herbe en promenade peut surprendre, voire inquiéter. Beaucoup de propriétaires se demandent si c’est un signe de maladie, de carence ou de “mal au ventre”.

Dans la grande majorité des cas, manger de l’herbe est un comportement courant chez le chien. Il peut avoir plusieurs explications, parfois très simples, comme l’ennui, la curiosité ou une habitude prise en balade.

L’important est de rester attentif au contexte et aux signes associés. L’objectif n’est pas de “l’empêcher à tout prix”, mais de comprendre pourquoi il le fait et de réduire les risques (plantes, pesticides, irritations, vomissements, etc.).

Causes fréquentes : pourquoi les chiens mangent de l’herbe

1) Curiosité, exploration et plaisir

Le chien explore le monde avec son nez et sa bouche. Certaines herbes ont une odeur, une texture ou un goût qui l’attirent. Chez certains chiens, brouter fait partie de la routine de promenade, comme renifler les poteaux.

2) Ennui, stress ou besoin d’occupation

Manger de l’herbe peut aussi être une activité “auto-occupante”. Un chien qui s’ennuie, qui manque de stimulation ou qui est un peu stressé peut se mettre à mâchouiller ce qu’il trouve.

Indices possibles :

  • Il mange surtout l’herbe dans les moments d’attente (au parc, avant de rentrer, en laisse sans bouger).
  • Le comportement apparaît davantage lors de changements (déménagement, arrivée d’un bébé, absence prolongée).
  • Il mâchouille aussi d’autres choses (bouts de bois, feuilles, tissus).

3) Faim, gourmandise… ou habitudes alimentaires

Un chien peut chercher à grignoter quand il a faim, quand la ration est trop faible, ou simplement parce qu’il a appris que “manger quelque chose” fait partie de la balade. Parfois, le chien mange de l’herbe juste avant le repas ou quand l’intervalle entre deux repas est long.

4) Inconfort digestif ponctuel

Certains chiens mangent de l’herbe quand ils ont un petit inconfort digestif. On entend souvent que “ils mangent de l’herbe pour se faire vomir”. C’est parfois vrai, mais ce n’est pas systématique : beaucoup de chiens mangent de l’herbe sans vomir.

Ce qui compte, c’est la répétition et les signes associés (diarrhée, abattement, perte d’appétit, etc.).

5) Recherche de fibres (sans conclure à une carence)

L’herbe apporte des fibres. Chez certains chiens, cela peut être une façon d’ajouter “du volume” dans l’estomac ou de modifier un peu le transit. Cela ne veut pas dire automatiquement qu’il manque quelque chose : c’est juste une piste possible, à observer avec le mode d’alimentation et la qualité des selles.

6) L’odeur d’autres animaux ou de nourriture

Un chien peut mâcher une zone d’herbe parce qu’elle porte des odeurs intéressantes (passage d’un autre chien, urine, restes de nourriture). Ce n’est pas toujours “l’herbe” en elle-même qui l’attire, mais ce qu’elle a retenu.

Est-ce dangereux si mon chien mange de l’herbe ?

Le fait de manger un peu d’herbe n’est pas forcément dangereux, mais il existe des risques à prendre au sérieux, surtout en ville ou dans des zones traitées.

  • Pesticides, herbicides, engrais : certains espaces verts, jardins ou bords de route peuvent être traités. Même sans odeur, un produit peut être présent.
  • Plantes irritantes ou toxiques : le chien ne fait pas toujours la différence entre “herbe” et jeunes pousses/plantes décoratives.
  • Parasites : l’herbe peut être souillée par des selles d’autres animaux.
  • Brins d’herbe coincés : parfois, des brins peuvent irriter la gorge ou se coincer entre les dents, provoquant toux, haut-le-cœur, salivation.

Le bon réflexe : observer, limiter l’accès aux zones à risque et apprendre un rappel/“laisse” efficace.

Que faire concrètement : plan d’action simple

1) Observer le “quand” et le “combien”

Pendant quelques jours, notez mentalement :

  • Est-ce occasionnel ou quotidien ?
  • Est-ce en début de balade, en fin, ou à un endroit précis ?
  • Est-ce qu’il avale beaucoup ou mâchouille puis recrache ?
  • Y a-t-il vomissements, diarrhée, baisse d’énergie, perte d’appétit ?

Ces informations sont très utiles si vous devez demander conseil à un professionnel.

2) Sécuriser l’environnement

  • Évitez les zones potentiellement traitées (pelouses “trop parfaites”, bords de route, parcs avec entretien intensif).
  • Privilégiez des coins naturels connus, loin des zones de passage et des déjections.
  • Dans votre jardin, limitez l’accès si vous utilisez des produits d’entretien. Idéalement, évitez les traitements chimiques.

3) Apprendre un “tu laisses” (sans conflit)

Un apprentissage simple peut réduire fortement le broutage à risque :

  1. Dès que votre chien s’approche de l’herbe, dites calmement “tu laisses”.
  2. Attirez son attention avec une friandise ou un jouet, puis récompensez quand il détourne la tête.
  3. Répétez sur des situations faciles, puis augmentez progressivement la difficulté.

L’objectif est de proposer une alternative, pas de punir. Les punitions peuvent augmenter le stress et aggraver certains comportements.

4) Rendre la balade plus intéressante

Un chien stimulé a souvent moins besoin de “se trouver une occupation” en broutant :

  • Ajoutez 5 minutes de reniflage libre (dans un endroit sûr).
  • Faites de petites pauses “cherche” : lancez 2–3 croquettes au sol (si l’endroit est propre) ou utilisez une friandise adaptée.
  • Variez les itinéraires et les surfaces (chemins, sous-bois, zones calmes).
  • Proposez un jouet à mâcher à la maison pour combler le besoin de mastication.

5) Vérifier la routine alimentaire (sans tout changer d’un coup)

Sans conclure à une “carence”, vous pouvez vous poser quelques questions :

  • Les repas sont-ils réguliers ?
  • Votre chien semble-t-il très affamé entre deux repas ?
  • Les selles sont-elles globalement normales ?

Si vous envisagez de modifier l’alimentation, faites-le progressivement et demandez l’avis de votre vétérinaire, surtout si votre chien a un estomac sensible.

6) Inspecter la bouche en cas de toux ou de gêne

Si votre chien tousse, salive beaucoup ou fait des haut-le-cœur après avoir mangé de l’herbe, il peut avoir un brin coincé. Si vous voyez clairement un brin accessible, vous pouvez tenter de l’enlever délicatement. En cas de doute, de douleur, ou si vous ne voyez rien, il vaut mieux consulter rapidement.

Erreurs à éviter

  • Paniquer : un chien qui mange un peu d’herbe de temps en temps n’est pas forcément malade.
  • Le laisser brouter n’importe où : le principal danger vient souvent des zones traitées ou souillées.
  • Le gronder ou tirer fort sur la laisse : cela peut créer du stress, de la frustration et rendre le comportement plus fréquent.
  • Changer brutalement son alimentation : les changements rapides peuvent provoquer des troubles digestifs.
  • Ignorer des signes associés : vomissements répétés, diarrhée, abattement ou douleur ne doivent pas être banalisés.

Quand consulter un vétérinaire

Le but n’est pas de poser un diagnostic soi-même. En revanche, certains signes doivent vous amener à demander un avis vétérinaire, surtout s’ils apparaissent en même temps que le fait de manger de l’herbe.

  • Vomissements répétés ou vomissements avec sang, mousse abondante, ou impossibilité de garder l’eau.
  • Diarrhée importante, diarrhée avec sang, ou diarrhée qui dure plus de 24–48 heures.
  • Abattement, faiblesse, douleur, gémissements, posture anormale.
  • Perte d’appétit ou perte de poids.
  • Ballonnement marqué, agitation, salivation excessive, tentatives de vomir sans y arriver.
  • Toux, haut-le-cœur, gêne respiratoire après avoir brouté (possible irritation ou brin coincé).
  • Ingestion massive d’herbe d’un coup, surtout si vous suspectez une zone traitée.
  • Chiot, chien âgé ou fragile : mieux vaut consulter plus tôt en cas de doute.

Si vous le pouvez, notez quand le comportement a commencé, la fréquence, et prenez une photo de la zone d’herbe concernée : cela peut aider votre vétérinaire.

Conclusion : les conseils clés à retenir

  • Manger de l’herbe est fréquent et souvent lié à la curiosité, l’ennui ou une habitude de balade.
  • Le risque principal vient des zones traitées, souillées ou des plantes inadaptées.
  • Agissez simplement : observez le contexte, sécurisez les lieux, apprenez “tu laisses”, enrichissez la promenade.
  • Consultez si le broutage s’accompagne de vomissements répétés, diarrhée, douleur, abattement ou gêne respiratoire.